Des plantes pour agir sur les kystes ovariens

par le Dr Carole MINKER, docteur en pharmacie, phytothérapeute. Article écrit pour le magazine Plantes&santé

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est difficile à traiter. Cependant, des plantes peuvent être utilisées dans le cadre d’un suivi médical, en complément d’une bonne hygiène de vie privilégiant une alimentation saine, une activité sportive et la gestion du stress. Plusieurs études récentes le démontrent. On fait le point.

SOPK - Physiopathologie

Le syndrome des ovaires polykystiques touche environ 10 % des femmes, avec des symptômes complexes et très variables d’une personne à l’autre. Son origine n’est pas encore clairement identifiée, mais elle serait probablement multifactorielle, due à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou centrale, lié au stress et/ou à une inflammation. Dans un cycle classique, la LH(hormone lutéinisante, qui permet la maturation de l’ovocyte, puis l’ovulation et la synthèse de la progestérone) est relativement basse, hormis au milieu du cycle où on observe un pic qui déclenche justement l’ovulation. Dans la plupart des cas de syndrome des ovaires polykystiques, la LH reste élevée, sans former de pic, et on observe une hyperandrogénie biologique (taux de testostérone dans le sang anormalement élevé) et/ou clinique (hyperpilosité, acné). Cet excès de LH et de testostérone entraîne des troubles de l’ovulation et du cycle menstruel. C’est pourquoi l’un des critères de diagnostic du SOPK est la rareté des cycles menstruels (moins de huit par an). ­L’hypofertilité, une conséquence de l’absence ou de la rareté de l’ovulation, est encore aggravée dans 30 % des cas par une augmentation concomitante des taux de prolactine.

Réguler les hormones, la clé de voûte

Ce syndrome peut être atténué en choisissant des plantes aux propriétés hormonales qui ont fait l’objet ces dernières années d’études plus ou moins approfondies. La luzerne (ou alfalfa) est préconisée pour sa capacité à diminuer les taux sanguins de LH, de progestérone, d’androgènes et de prolactine.

Le grémil a une action antigonadotrope (elle diminue les sécrétions de LH, de FSH, d’androgènes et d’œstrogènes), antiprolactine et anti-TSH, l’hormone stimulant la thyroïde. Ces plantes sont donc indiquées pour les femmes présentant des taux anormalement élevés de LH et d’androgènes. À noter que si le grémil peut avoir des propriétés contraceptives chez la femme non atteinte de SOPK, il sera plutôt régulateur de l’ovulation chez celle atteinte du syndrome avec taux élevé de LH.

Le gattilier, quant à lui, permet de diminuer la prolactine chez les femmes qui présentent un taux anormalement élevé de cette hormone, avec un taux de LH normal. Cette plante augmente en effet le taux de LH et de progestérone, cette dernière étant déficitaire en cas de SOPK. Mais certaines femmes ne supportent pas le gattilier ; il faudra alors envisager une autre prise en charge. Au vu de ces constats, il est clair que l’utilisation de la phytothérapie ne peut se faire que suite à un bilan hormonal complet et sur conseil médical personnalisé, avec un suivi.